Exercices d’embouchure – The Mouthpiece Exercise

BRAVO! Je suis ravi de découvrir ce produit. Comme celui qui a introduit ces exercices sur le net en 1994, je ne peux qu’espérer que toujours plus de gens encore vont s’exercer (avec le Silencieux!) et découvrir comment il ouvre la voie – si facilement – à des techniques avancées. Recherchez de „Shooshie Mouthpiece Exercise“ sur Google pour trouver la FAQ où les exercices ont été initialement postés. Vous y trouverez la genèse de ces exercices. Et… achetez un Silencieux. C’est une excellente idée! (je n’ai aucun lien avec JazzLab, par ailleurs).

Shooshie

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L’exercice d’embouchure

Mouthpiece Exercise by Shooshie. Translated from English by www.jazzlab.com
 

Cet exercice, à mon avis, est l’un des meilleurs que vous puissiez réaliser pour améliorer votre son. Ce n’est pas censé être facile, mais si vous pouvez le faire, vous remarquerez les résultats assez rapidement. Les joueurs expérimentés et les nouveaux devraient au moins essayer durant quelques jours, car ce n’est pas chose aisée que d’appréhender les cours de professeurs. Ça en vaut vraiment  le coup. Cet exercice est la combinaison de plusieurs autres méthodes, notamment la respiration circulaire et le vibrato, qui sont traitées ailleurs.

C’est assez simple et devrait être abordé sans stress. Si vous avez un souffle peu flexible pour le moment, ça peut sembler frustrant au début, mais vous allez „“découvrir““ les méthodes en pratiquant. Alors que dans un premier temps, vous voudrez peut-être passer un certain temps dessus, quinze ou vingt minutes me semble excessif, peut-être dix serait mieux adapté – et à partir d’un moment vous n’aurez probablement pas besoin de plus de 2 minutes d’échauffement pour prendre vos marques.“

„L’objectif de cet exercice est de vous permettre de maîtriser les muscles qui contrôlent votre colonne d’air et de vous enseigner comment coordonner leurs mouvements pour d’atteindre la note juste et maîtriser le timbre quelque soit le volume (dans des limites raisonnables), ce que j’appellerai la „“Vélocité““ ici – en empruntant au vocabulaire MIDI  le terme „“taux d’attaque““.

La Vélocité, se réfère alors à la Vélocité de la colonne d’air, pas au tempo de la musique (comme dans les exercices de Czerny pour piano).

En plus du contrôle et de la coordination musculaire, nous apprendrons une façon de se souvenir des positions spécifiques de ces muscles de manière à leur permettre de s’activer rapidement lorsque l’on tente de jouer un passage difficile de manière idéale et constante. J’utilise pour cela un système phonétique, puisque chacun d’entre nous a appris des systèmes phonétiques dès la naissance pour nous permettre d’effectuer les miraculeuses acrobaties musculaires indispensables à la parole. La langue est un muscle de polymorphe, et peu d’entre nous ont une idée de la forme qu’il prend est à un instant  T. J’ai vu des gens faire des photos et vidéo de la langue à l’aide de câbles optiques afin de déterminer ces formes, mais ces études ont peu d’applications pratiques et ce pour trois raisons :“

„1) les gens qui réalisent ces études ne connaissent pas nécessairement les positions adéquates idéales de colonne d’air.

2) les sujets à l’étude (saxophonistes) peuvent trouver difficile de produire les bonnes positions avec la camera dans la bouche

3) même si les deux points ci-dessus sont corrigés, une simple photo d’une position n’indique pas les moyens d’y parvenir.

Donc, en réponse à ce dernier point, j’ai cherché un moyen de trouver et de coordonner les positions nécessaires pour jouer du saxophone, et un moyen de les décrire et de les reproduire. La solution était extraordinairement simple. Nous avons tous dans nos bouches l’embouchure et notre capacité à parler.

Voici donc l’exercice, et à la suite une description des outils phonétiques pour vous aider à reproduire certaines positions. Enfin, une discussion sur la façon d’appliquer l’exercice aux autres que vous connaissez déjà et à votre jeu (par ailleurs, comment ne pas le faire).“

„Pour les débutants: Maintenez l’embouchure uniquement (anche et ligature montés et prêts pour le jeu), jouer un son, en gardant vos mains loin de l’arrière l’embouchure. Tout cela sera contrôlé par le flux d’air. Trouvez un pitch confortable et travaillez cette hauteur à plusieurs reprises à des Vélocités différentes. Maintenant que vous sentez que vous pouvez jouer sur le bec seul, essayez de diminuer la hauteur. Vous pouvez dans un premier temps simplement imiter un sifflotement jusqu’à ce que vous le maîtrisiez. Une fois que vous aurez maîtrise ce petit glissando descendant et ascendant, vous aurez compris 2 choses :

– La position de votre langue et de votre gorge ont un rôle prépondérant

– Il faut soutenir le son avec beaucoup de pression au niveau du diaphragme.

Oubliez les mini respirations, vous aurez besoin de colonnes d’air denses s’appuyant sur un estomac solidement musclé (plus tard, vous aurez besoin d’apprendre à le refaire avec un minimum d’effort, mais ce n’est que le début :).

 

Maintenant que vous êtes un expert du sifflotement dans l’embouchure, il est temps de le contrôler et d’apprendre à le coordonner. Trouvez un pitch confortable. Les pitch dépendront de la taille de l’embouchure :

– soprano: n’importe où à partir d’un LA, SI ou DO de concert

– alto: LA de concert

– ténor: FA – SOL de concert (certains y parviennent en LA)

– baryton : Honnêtement, je ne me souviens pas. Cela fait 10 ans que j’ai vendu le mien…“

Utilisez ce pitch comme point de départ, réglez votre tuner à cette hauteur (en jouant un son audible, pas en mesurant votre pitch) et commencez à jouer une gamme descendante. Faites correspondre chaque intervalle aussi précisément que possible, en écoutant les „beats“ entre votre son et celui de votre tuner (un synthétiseur peut faire l’affaire, si vous n’avez pas un tuner produisant des sons). Tentez de jouer une octave entière. En descendant d’une sixte, la position de votre mâchoire va changer, et expérimenterez une embouchure „sous-tonale“. Ces notes basses sont extrêmement instables et changeantes, mais je pense qu’elles ont une utilité. Ne vous sentez pas perdu si vous ne pouvez pas les atteindre, l’objectif de l’exercice peut être rempli même si vous ne pouvez jouer qu’une quinte ou qu’une sixte.

„A présent que vous avez réussi cette première étape (ou du moins ses bases), nous allons passer l’essence de l’exercice : Contrôler la coordination, le Contrôle dynamique. Recommencez votre gamme à un tempo d’environ 126, maintenez chaque note durant 8 temps (ou plus si vous le souhaitez). Attaquez chacun d’entres elles assez fortement (en respectant vos voisins…), et à nouveau faite correspondre le pitch à celui que vous avez choisi comme tonalité de référence. Et maintenant decrescendo jusqu’à piano pianissimo sur quatre temps puis crescendo à nouveau jusqu’à votre Vélocité initiale durant quatre temps à nouveau. Tenez la note. Ensuite, répétez-cela pour chaque note de votre gamme, tout en restant concentré sur votre pitch, c’est la clé de cet exercice.

Voilà, vous y êtes arrivé. Réalisez cet exercice comme un échauffement de manière quotidienne, avant d’entamer exercices d’harmoniques.“

„OK, maintenant que vous avez appris à faire vos gammes (certains d’entre vous ont même surement joué des airs) sur votre embouchure seule, que pouvez-vous en faire à part épater vos amis avec une sérénade à l’embouchure ? Beaucoup de choses 🙂

Si vous maîtrisez la Vélocité et contrôlez le pitch, alors vous avez déjà bien avancé. Vous avez déjà assimilé que lorsque la Vélocité de la colonne d’air diminue, le pitch monte et vice versa. Vous avez aussi appris que vous pouvez contrôler cela, même sans savoir ce que vous fesiez. C’est simplement un réflexe compensatoire. Vous avez également appris que l’étanchéité et le recours à la pression maxillaire uniquement sont les ennemis du contrôle de la colonne d’air, bien que cela soit une composante certaine de l’exercice dans sa globalité.

C’est apprendre à coordonner ces actions qui fait de vous un virtuose.“

Bon, à présent, je pourrai me lancer dans une longue dissertation sur ce qui se passe précisément dans votre bouche et vous donner une description exacte de positions de votre langue, et ainsi vous dire faites ceci et ne faites pas cela, et si c’est pas précisément ma façon de faire alors ce n’est pas bon, et bla, bla, bla. Mais je ne le ferai pas, et pour la simple raison que je n’en sais rien ! Enfin, un peu tout de même, après toutes ces années, mais ce n’est pas vraiment important, et je ne voudrais pas que quelqu’un se balade en disant „Shooshie dit que cela doit être fait de cette manière“, et de commencer une toute nouvelle „école de pensée“. Les écoles de pensée sont la meilleure façon de vous enfermer et inhiber votre capacité à apprendre. Si quelqu’un vous propose une école de pensée, préparez-vous soit à courir soit à être enchaîné. Non pas que ce qu’ils vous disent soit nécessairement mauvais, mais simplement parce qu’ils sont susceptibles de dire que c’est le seul moyen. „École“ en ce sens se traduit par quelque chose comme une „secte“.

„Donc, plutôt que de vous dire qu’est ce qui est quoi, je préfère vous aider à trouver ce qui fonctionne pour vous en vous donnant quelques outils et vous disant ce qu’on peut construire avec eux. Alors, voici:

Qu’est-ce qui vous permet de changer le pitch sur un bec seul ? Est-ce le lipping vers le bas ? Non, je peux mordre au maximum et faire une gamme. Vos lèvres sont impliqués et doivent être soutenus par du muscle, mais il serait faux de dire que nous faisons un lipping down. Est-ce qu’on ouvre nos gorges ou les fermons-nous ? Répondre à cela n’est pas fondamental car tout se passe automatiquement afin de réussir à faire l’exercice. Mais une chose est sûre. Votre langue, vos lèvres, … bougent lorsque que jouez plus doux ou plus fort ou changez de notes ou encore modifiez le pitch, tout comme lorsque votre instrument est assemblé en „“dansant““ de manière coordonnée. Cette palette de mouvement, quelle qu’elle soit, et les positions de votre bouche et votre gorge sont toutes fondamentales pour trouver ce qui fonctionne pour jouer du sax.“

„Par exemple, vous jouez dans le registre inférieur et faîtes un rapide aller-retour vers l’altissimo. Vous pouvez jouer la note altissimo correctement. Idem pour le registre inférieur. Mais les deux ensemble… à tout les coups ça grince, crisse et se tend. Mais alors, comment faire ? C’est simple : rappelez-vous précisément les positions et réduisez les écarts entre elles au strict minimum nécessaires pour les exécuter. C’est plus simple que vous ne pouvez l’imaginer (surtout si vous jouez correctement dès le départ).

Maintenant vient l’astuce : Déterminez les positions phonétiques de la bouche de ces deux différentes gammes au volume que vous voulez jouer. Maintenant, ensemble. C’est aussi simple que de dire une phrase comme „“any ann „“. Remarquez ce qui se passe quand vous dites „“any ann „“. Votre langue se bloque rapidement dans deux positions différentes avant de revenir à sa position initiale. Ce n’est pas difficile du tout, mais cela produit des sons complètement différents. C’est aussi simple que cela devrait l’être sur votre saxophone. Mais vous pouvez être, face à votre sax, comme un bébé qui apprend à parler. Il faut un peu de temps pour apprendre, donc vous devriez pratiquer doucement  jusqu’à ce que vous ayez le coup de main. Bientôt vous allez parler à pleine vitesse. Revenons à l’exercice d’embouchure. Lorsque vous jouez la gamme, déterminez les positions phonétiques pour chaque note et volume. Notez que vous solliciterez trois parties de la langue que j’ai divisé ici 3 : arrière, centre et bout de la langue.“

L’arrière de la langue reste inchangé à peu près tout le temps. Certaines personnes disent que vous gardez votre gorge ouverte, tandis que d’autres disent que vous la fermez. Certains vont parler d’air chaud ou d’air froid, d’air rapide ou lent. Il y a beaucoup de confusion à ce sujet, et personne ne semble s’être mis d’accord. Il y a de bonnes raisons à cela. Personne ne sait vraiment ce qui se passe dans votre bouche. Mais, même si vous ne pouvez pas le mettre en mots, vous le savez parce que vous avez fait des exercices d’embouchure. Plutôt que de spéculer, concentrons-nous sur l’aspect pratique. Pour réussir à accomplir l’exercice d’embouchure, le dos de la langue est en position pour produire le son “ K „. Il ne crée pas réellement “ K „, mais pas loin. C’est un peu entre le „K“ et le „G“ (comme dans „gâteau“). Vous pouvez articuler un son dans cette position. Ceci est très pratique, car quand on commence à pratiquer le double coup de langue, nos langues savent déjà comment le faire. La position est un peu tiraillée entre ces consonnes, mais nous allons utiliser „K“ ou „G“ pour décrire la position, car elles sont assez proches. Rappelez-vous, nous utilisons les lettres pour décrire quelque chose que nous faisons réellement, mais nous n’essayons pas de faire correspondre les lettres que nous aurions normalement articulées. L’exercice d’embouchure fait foi et c’est vers lui que nous nous tournons pour afin de déterminer les positions adéquats. Nous venons d’appliquer les la phonétique comme un outil pour nous aider à nous souvenir de ces positions.

„Maintenant … nous allons passer milieu de la langue (pour y revenir plus tard). Regardons le bout de la langue. Il semble fonctionner comme un point focal pour le flux d’air avant qu’il ne pénètre dans l’embouchure. Quand il fait le point, il adopte une sorte de forme pointue, quelque part entre le „“R““ anglais et le „“L““. Il est capable, au moment propice, de rejoindre l’anche et former un „“T““ ou „“D““ – très pratique pour les coups de langue simple. Encore une fois, n’oubliez pas que vous prenez ce qui fonctionne (à partir de l’exercice d’embouchure) et utilisez la phonétique pour le décrire, et non l’inverse.

 

Pour le milieu de la langue, nous avons nos voyelles. Toutes les voyelles. Vous pouvez les ressentir lorsque vous vous exercez. Jouer une note et maintenez cette position. Retirer l’embouchure et vocalisez ce qui sort (sans bouger) en conservant cette position. Voilà la position phonétique de cette note. Vous pouvez même l’écrire ou au moins un rapprochement qui a un sens pour vous. Cela aide grandement lorsque vous essayez de vous rappeler comment faire ce saut de deux octaves altissimo sur une double croche.“

„Une autre position importante à retenir est celle des côtés de la langue. Correctement en place, un peu comme un „“rail““, la langue glisse d’avant en arrière entre les molaires. Ce n’est pas un grand mouvement, mais suffisant. Ceci permet de créer une zone que l’air peut traverser.

En faisant tout cela avec notre langue, nous avons créé un espace qui se comporte comme une caisse de résonance afin d’aider à renforcer les harmoniques souhaitées et les notes qui sorte de l’autre caisse de résonance… plus connue sous le nom de saxophone :-). Mettez les deux chambres dos à dos et vous obtenez un renforcement harmonique. Votre caisse de résonance peut aussi pénaliser  votre son en ne renforçant pas les harmoniques de la sonorité que vous essayez de produire. Sur l’embouchure seule, cela va provoquer grincements, grognements, ou tout simplement un locked-in aigu que vous ne pouvez pas contrôler. La formation de cette chambre est très subtile, mais très important. Sans elle, vous ne pourriez pas faire d’harmonique, d’altissimo, ou d’ajustement de hauteur de note. Vous auriez du mal à atteindre certains registres du sax et à réaliser des sauts de grands intervalles rapidement. Cela vous semble familier? Alors, vous avez probablement besoin de faire tout cela pendant un certain temps!“

„A présent, revoyons nos positions phonétiques. Si vous regroupez les positions arrières, du milieu et de l’avant de la langue, vous obtenez quelque chose comme [K (G)] + [a, o, u, e, i] + [R (L)]. Vous ne m’en voudrez pas si je simplifie une poste particulière en quelque chose comme [KAR] ou [KIR]? Nous savons que le K n’est pas un réel K, et que le R est plus un L. Nous utilisons simplement ces symboles comme un raccourci pour schématiser ce que nous voulons retenir.

Maintenant, vous avez un outil pour vous aider à vous rappeler des flux d’air spécifiques, et vous avez un exercice de référence – celui de l’embouchure – pour coordonner ces flux d’air en pratique.

Plus tard, vous voudrez appliquer ces mêmes positions de flux d’air à vos exercices d’harmonique. Il suffit de faire la même chose. Jouez chaque harmonique sur votre instrument et modifiez les vitesses. Crescendo et decrescendo (ou vice versa), en vous souvenant des changements. Travailler à obtenir les timbres correspondant au son que vous désirez. Notez les positions phonétiques. Vous pouvez maintenant jouer les doigtés habituels. Appliquez les mêmes positions phonétiques. Vous pourriez avoir à compenser, mais très peu.“

„A présent, vous êtes prêt à utiliser ces exercices. En les appliquant à votre jeu, vous devriez constater une amélioration et un meilleur contrôle de la note après une attaque, du vibrato (forme, vitesse, profondeur, flexibilité et cohérence), de la vitesse (et sa rapport  à la note), des mouvements de la langue simple ou double, de la consistance de votre timbre, altissimo, et en général en jouant dans tous les registres. Lorsque vous rencontrerez des problèmes, vous serez à même de les isoler et les régler avec vos nouveaux outils. Rappelez vous, en toute circonstances, vous devrez :

1) déterminer exactement où se trouve le problème

2) jouer individuellement les notes problématiques

3) déterminer la position idéale pour chaque note

4) noter les positions phonétiques et leurs évolutions entre les notes

5) cherchez à réduire les écarts en elles

6) réalisez un changement de note aussi fluide qu’en parlant

7) appliquez-le à votre musique et augmentez le tempo jusqu’à la maîtrise totale“

„Nous avons beaucoup parlé de changements. N’avons-nous pas tous appris que rien ne change? Que nous sommes censés jouer dans une seule position? Qu’en est-il de Daniel Deffayet (et d’autres) qui prennent du plaisir lors de manifestations public lors desquelles un étudiant souffle dans un instrument tandis que le „“ chirurgien „“ se tient derrière eux en jouant les doigtés? C’est impressionnant de voir qu’un élève peut vraiment jouer de la musique si quelqu’un d’autre fait les doigtés. C’est parce que l’élève ne peut pas prédire un changement et y répondre comme il le fait (mal) d’habitude.

Ce qui est ainsi démontré, c’est que les élèves changent généralement les mauvaises choses, et dans de trop grandes proportions. Moi aussi, je peux réaliser le tour de Deffayet, mais si quelqu’un le fait pour moi, je peux le déjouer en ne changeant rien. Essayez simplement de jouer un Bb bas et maintenez la position. A présent jouez un G altissimo, ou un F haut. Il ne sortira pas, la plupart du temps. Le secret, c’est les trois parties de la langue. Le dos et la pointe ne changent pas. C’est là que nous est venue l’idée que rien ne change. Mais cette idée n’est pas tout à fait exacte car le milieu de la langue, lui, bouge. Le truc de Deffayet fonctionne parce que si ni l’arrière ni la pointe de la langue ne changent, quasiment aucune note n’est possible à jouer avec le milieu de la langue dans une position neutre. En fait, une partie du changement correct se fera tout naturellement. Mais le contrôle de la hauteur précise et la vitesse engendre toute une série de problèmes non démontrées par cette exhibition. Cette nouvelle série de problèmes est gérée en quasi-totalité par l’exercice d’embouchure, lorsqu’il est appliqué à des exercices d’harmoniques et à des études de l’altissimo (puis appliqué à la musique en général).“